Ça doit être un voyage solitaire dépassant l'entendement
Exister dignement dans l'obscurité totale
Sans même une chance de croiser un seul atome d'hydrogène
avec pour seule motivation de croire qu'il y a quelque chose,
Quelque part au fin fond de l'univers...
Citation extraite de : "Byousoku 5 centimeters"


Sans prétention aucune je vous présente ici quelques petits textes. De brèves histoires, mélange de fiction et de réalité. Elles sont principalement basées sur mon simple émerveillement, du bon comme du mauvais, du complexe comme du simple.

Bonne visite

3 mars 2010

Le millepatte

Un petit extrait d'un philosophe danois Jostein Gaarder :

«Il était une fois un mille-pattes qui savait merveilleusement danser avec ses mille pattes. Quand il dansait, tous les animaux de la forêt venaient le voir danser et tous admiraient ses talents de danseur. Tous sauf un qui n’appréciait pas du tout la danse du mille-pattes : c’était une tortue…
Comment faire en sorte que le mille-pattes ne danse plus, se demandait-elle. Il ne suffisait pas de déclarer qu’elle n’aimait pas sa façon de danser. Elle ne pouvait pas non plus prétendre qu’elle dansait mieux que lui, cela eut été le comble du ridicule. Aussi conçut-elle un plan diabolique.
Elle écrivit une lettre au mille-pattes : «Ô mille-pattes incomparable! commença-t-elle, je suis fervente admiratrice de votre art consommé de la danse. Aussi je me permets de vous demander comment vous procédez quand vous dansez. Commencez-vous d’abord par lever la patte gauche no. 228 puis la droite no. 59 ? Ou attaquez-vous la danse en levant d’abord la patte droite no. 26, puis la patte droite no. 499 ? J’ai hâte de connaître la réponse. Respectueusement, la tortue.»
En recevant la lettre, le mille-pattes s’interrogea sur-le-champ pour savoir ce qu’il faisait exactement quand il dansait. Quelle patte levait-il en premier? Puis quelle patte levait-il ensuite?
Et c’est ainsi que ça se termine : le mille-pattes n’arrive plus à danser.
Voilà ce qui se produit quand l’imagination est bridée par la réflexion de la raison.»


-Et toujours dans ce manque général de créativité de ces derniers mois je vous met une petite citation que j'affectionne tout particulièrement pour en quelque sorte répondre au texte de Mr Gaarder :

Nous vivons dans la terreur, parce que la persuasion n’est plus possible… parce que l’homme ne peut plus puiser dans cette dimension de sa nature, aussi réelle que la dimension historique, qu’il retrouve quand il contemple la beauté de la nature et des visages humains… Nous suffoquons parmi les gens qui croient avoir absolument raison, dans leurs œuvres ou dans leur pensée. Et pour tous ceux qui ne peuvent vivre dans une atmosphère de dialogue humain… ce silence représente la fin du monde.

Albert Camus

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